Des "Lézards" aux "Fauves", les drôles d'animaux de Vincent Mariette

Avant le thriller Les Fauves, sorti sur les écrans en janvier 2019, Vincent Mariette signait en 2012 son court métrage Les Lézards, une comédie mélancolique avec un Vincent Macaigne en grande forme. 

Dans Les Fauves, la prometteuse Lily-Rose Depp (vue récemment dans L'Homme Fidèle) joue une adolescente en vacances en Dordogne qui fait la rencontre d'un énigmatique écrivain interprété par l'incontournable Laurent Lafitte. Sur fond de disparitions et de rumeurs inquiétantes (la présence d'une dangereuse panthère, qui donne son titre au film), le film explore la relation ambiguë qui va se nouer entre les deux personnages.

Si Vincent Mariette aime varier les genres d'un projet à l'autre, ses films ont tous pour point commun leur distribution impeccable. Son premier long métrage, Tristesse Club (sorti en 2014), mettait déjà en scène Laurent Lafitte, entouré de Ludivine Sagnier et Vincent Macaigne.

C'est ce même Vincent Macaigne que l'on retrouve dans Les Lézards aux côtés de l'acteur-réalisateur Benoît Forgeard (Gaz de France, Yves). Dans cette comédie en huis clos au noir et blanc élégant, les deux amis attendent une femme rencontrée par l'un d'eux sur internet. Suivant une logique de séduction un peu douteuse, il lui a donné rendez-vous au hammam, parce qu'"au moins au hammam, on ne triche pas". C'est donc alanguis et en petite serviette blanche que les deux comparses discutent de leur vie amoureuse, sous l’œil tantôt amusé tantôt exaspéré de leurs voisins et voisines. Macaigne et Forgeard sont parfaits dans ces rôles de trentenaires à la fois pathétiques et attendrissants. L'humour du film se dévoile par petites touches, au détour d'un plan ou d'une phrase laissée en suspens. "L'idée des Lézards, expliquait le réalisateur à sa sortie, était de faire un film dans un endroit où a priori il ne se passe rien, sans que l'on s'ennuie." Pari réussi.